S'améliorer sans s'entraîner, 3e partie: L'esprit du chien de traîneau





Comme athlète, nous devons toujours nous améliorer.

Avec les années, c’est difficile. Qu’est-ce qui arrive quand on a fait le tour d’un ou plusieurs sports?

Pour ma 17e saison de sport d’endurance, je voulais faire ça différent, ou pas du tout.

M’entraîner plus ou mieux? Non… Plutôt l’inverse.

Laissez tomber vos capteurs de puissance et autres gadgets futiles. Seul votre esprit est requis ici.


DOSSIER SPÉCIAL : S’AMÉLIORER SANS S’ENTRAÎNER

3e Partie : L’esprit du chien de traîneau

« Le corps humain c’est comme un tube de pâte à dent. Quand y’en a pu, y’en a encore. »

- Mathieu Mathos-le-Baron-Barre-Tendre-Mélangé-Bélanger-Barrette

Je n’attendais rien d’extraordinaire de cette petite ride de ski-doo au chalet le lendemain de Noël en 2008. Pourtant, une fois l’odeur du moteur 2-temps bien répandue dans mon casque, l’euphorie s’empara de moi.

Alors que nous prenions le large dans le champ plein de neige molle, mon chien Noiraud, qui n’était clairement pas invité à la ride, courrait dans nos pistes avec toute la fougue d’un labrador âgé de 18 mois.

C’était perdu d’avance, on allait trop vite. Mais le chien continuait à nous suivre, la langue sortie. « Quel focus! », pensais-je. Une seule direction, aucune gestion de l’effort, le gaz au fond. Il ne se pose pas de questions.

Ça fait réfléchir.

Noiraud après un training à l'été 2008

L’hiver dernier, à travers mes lectures et mes soirées de repos, j’ai gardé à l’esprit qu’il y a un temps pour chaque chose, qu’il faut que j’arrête d’être trop content si ma course se déroule bien, ou de me décourager quand ça tourne mal.

Comment faire pour que notre performance ne soit pas affectée par nos états d’âme, qu’ils soient positifs ou négatifs? Il faudrait toujours foncer, sans égards aux conséquences.

Un vieux proverbe dit que seuls ceux qui vont trop loin savent jusqu’où il est possible d’aller. C’est comme ça que les records tombent. C’est aussi comme ça qu’on est déçu d’avoir explosé avant la ligne d’arrivée.

Mais il n’y a rien de décevant à atteindre ses limites, à frapper le mur. Si c’est le but du jeu, alors il faut accepter de perdre parfois.

Risque calculé vs calcul risqué : Une équation qui n’est jamais simple

Yoda disait souvent à Luke que son esprit n’était jamais totalement présent, là il où devait être. Il pensait souvent à son père diabolique ou encore au fait qu’il a frenché sa sœur sans le savoir.

Noiraud n’est peut-être pas un chevalier Jedi ni même un vrai chien de traîneau, mais il était animé par un désir instinctif d’aller le plus vite possible en ayant du gros fun, aussi noir que son poil. 

Après quelques centaines de mètres à manger de la neige dans la face, Noiraud capitula.

TOCK!! Il s’écrasa par terre pendant quelques secondes. Tel le T-Rex qui ne pouvait suivre le Jeep dans Jurassic Park 1, il retourna d’où il venait et me laissa dans une spirale de réflexion qui dure depuis 10 ans : Comment m’assurer que je suis plus focus que mon chien?

Je pense encore à Noiraud quand ma tête ne domine plus mon corps. C’est là que la course commence. C’est à ce moment qu’il faut faire le choix entre une course ordinaire ou une performance parfaite dans laquelle on a tout donné.

Avoir l’esprit d’un chien de traîneau, c’est souvent le gain marginal qu’aucun plan d’entraînement ne peut prévoir.

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C’est ce qui conclut la série s’améliorer sans s’entraîner.

Bien sûr, il faudra toujours s’entraîner pour s'améliorer.

Mais on peut accomplir bien des choses par la seule force de l’esprit.

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