Les anges de la route
Nous, les cyclistes, sommes presque tous des automobilistes.
On craint l'accrochage avec une autre auto, on a peur de heurter un piéton... ou encore de mal anticiper les manoeuvres souvent imprévisibles des autres cyclistes.
Les cyclistes au volant sont, eux-aussi, parfois distraits et imprudents à l'égard des autres usagers de la route.
Pour Jason
Jason Lowndes a passé l'été 2015 à faire des courses de vélo au Québec. Il a ensuite poursuivi sa carrière professionnelle en Europe. Le 22 décembre 2017, il s'est fait fauché par une voiture alors qu'il s'entraînait à vélo près de chez lui, en Australie. On apprenait quelques semaines plus tard que la conductrice, une jeune fille sans histoire, textait au volant.
Elle a tué Jason et est maintenant aux prises avec des accusations criminelles. Deux vies gâchées.
Qui n'a jamais texté au volant? Il n'y a pas si longtemps, c'était un phénomène nouveau, que l'on excusait et banalisait un peu, mais plus maintenant.
Aujourd'hui j'ai assisté à un événement commémorant la vie de Jason et de plusieurs autres cyclistes tués ou blessés suite à un contact avec une voiture. Il fut annoncé que la date du 22 décembre prochain sera la première journée mondiale contre le texto au volant.
Une route plus sécuritaire se bâtit par les actions de chacun d'entre nous, en arrêtant de toucher, regarder et même penser à son téléphone en conduisant. Enlevons-le des mains de nos amis quand ils textent à la lumière rouge.
Le cellulaire, c'est la drogue du siècle. Faisons une cure.
Prenons tous l'engagement de ne plus jamais texter au volant et d'éviter les distractions.
Le cellulaire, c'est la drogue du siècle. Faisons une cure.
Prenons tous l'engagement de ne plus jamais texter au volant et d'éviter les distractions.
Jason était un gars spécial. Pour le décrire, on pourrait utiliser tous les clichés que l'on attribue aux gens qui nous ont quitté trop tôt. Animé de son charisme naturel, il ne s'est fait que des amis lors de son passage de quelques mois ici.
Quand j'étais fâché pour rien, je me demandais pourquoi je n'étais pas toujours de bonne humeur, avec le gros sourire, comme Jason, fidèle représentant du no worries typique aux Australiens.
Quand il est décédé, nous sommes plusieurs à avoir eu l'impression d'avoir rencontré un ange durant cet été 2015 qu'il a passé au Québec. Pour Jason, l'été se devait d'être infini.
L'hiver dans le Sud, l'été dans le Nord.
L'hiver dans le Sud, l'été dans le Nord.
Jason est mort le vendredi marquant le début des vacances de Noël l'an dernier. Je n'oublierai jamais cette ambiance de merde ce soir-là, à parler avec mes amis de ce sujet sur lequel nous n'avions déjà plus rien à dire.
Pour nous, c'était la deuxième, pour certains la troisième fois de l'année que l'on veillait à la mémoire d'un bon chum qui s'est fait tué par une auto à l'autre bout du monde.
Puis la vie reprend son cours. On prend sa voiture ou son vélo pour aller travailler, tout aussi vulnérable et imprudent qu'auparavant.
J'ai longtemps chercher un sens à la mort de Jason. Mon père me disait d'arrêter, que c'était un bête accident et que les anges n'ont rien à voir là-dedans.
J'ai longtemps chercher un sens à la mort de Jason. Mon père me disait d'arrêter, que c'était un bête accident et que les anges n'ont rien à voir là-dedans.
C'est un bête accident qu'un cycliste au volant aurait tout aussi bien pu causer.
Les anges de la route n'ont pas besoin d'être au ciel.
Soyons-en tous un.
😇
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