Louisville 2.0
Photo: Annie Pageau |
Prise 2, deuxième
essai et 10 verges, contre-expertise, appelez ça comme vous voulez. Hier, je
suis revenu.
Revenu dans cette
ville qui m’a fait connaître la fameuse épreuve du Ironman, il y a exactement
un an.
Notre journée de
voyage d’hier s’est très bien déroulée après une dernière semaine très
compliquée à Sherbrooke (reprise de l’école, voiture et vélo qui brise 2 fois,
déménagement, gars-qui-refont-la-toiture-du-bloc-à-7
heure-du-matin-EEAARRHH !!)
J’ai enfin pu
rentrer une bonne nuit de sommeil hier et l’avion n’a pas vraiment affecté ma
forme physique.
Nous avons fait un petit jogging hier, deux heures de vélo avec quelques efforts ce matin, suivi de 30 minutes de course à pied en race-pace. Je me sens bien. Pas l’temps d’naiser.
Nous avons fait un petit jogging hier, deux heures de vélo avec quelques efforts ce matin, suivi de 30 minutes de course à pied en race-pace. Je me sens bien. Pas l’temps d’naiser.
L’inscription fut
un charme alors que P-A magasinait dans le Ironman store pendant que moi et Jérôme, hey bien on est blasés du Ironman store…
Ce soir, c’est le
banquet d’accueil. Un dernier petit swim-bike-run
tôt demain matin avant d’aller porter nos vélos à l’aire de transition et tout
sera en place pour le grand jour !
Parlons en de ce
grand jour. Faire un Ironman est toujours un gros investissement, monétaire,
physique et social. En passant la ligne l’an dernier, moi et mes 3 camarades
avions tous un feeling différent.
L’un s’était blessé
au genou et l’est toujours, l’autre nous a promis qu’il ne referait plus jamais
ça et le troisième était assis sur un nuage hawaïen. Moi, j’avais adoré et je
savais juste qu’il fallait que je recommence, au plus vite.
J’ai repris la même
épreuve, à Louisville, la plus éloignée de la fin de session universitaire.
C’est donc ma
première chance de rédemption et ces temps-ci, on me demande souvent :
« Es-tu prêt ? ». C’est dans ces moments-là que je suis content
de m’être présenté ici l’an dernier malgré un été qui nous avait déjà tiré
beaucoup de jus, à moi et mon frère.
J’ai quand même
fait la distance et j’ai pu comprendre une chose : On est jamais prêts pour ça.
Ce qu’on peut
faire, par contre, c’est d’être le plus prêt possible étant donné nos autres
occupations. Et ça, dans mon cas, je peux vous affirmer que je ne regrette
absolument rien.
Côté natation, j’ai
commencé tard mais j’ai fait plus que prévu durant les 6 mois alloués à ce
sport. J’ai appris à aimer ce sport et je progresse lentement mais sûrement. À
ce point, mon potentiel d’amélioration est encore très grand et la prochaine
étape est déjà prévue…
En vélo, j’ai
commencé très tard (en mai), ça reste ma grande force et j’ai eu une très belle
saison dans ce sport. Rien à craindre, sauf d’aller trop vite.
Un vélo trop rapide
compromettrait mes chances de courir un marathon correct. C’est con comme ça.
J’ai roulé fort toute l’année pour que ma vitesse de croisière
« facile » soit le plus rapide possible. Maintenant, ne reste plus
qu’à se « balader ».
L’été fut compliqué
au niveau de la course à pied après un automne et un hiver étonnants. J’ai
repris beaucoup de rythme depuis les 6 semaines sans courir qui ont précédé le
70.3 de Mont-Tremblant, donc je suis en droit d’être soulagé et confiant.
Ce marathon sous
les 35-40 degrés de l’après-midi du Kentucky s’annonce tout de même une énigme.
Sans entrer dans les détails, je vais tenter de m’en tenir à quelques règles de
conduite simple, mais rien ne sert de trop en parler. Il faut voir comment ça
va en débarquant du vélo. 180 km, à fond ou à rythme modéré, ça reste une très
longue randonnée dans les côtes au soleil… Surtout après une heure de
nage !
Que dire de plus.
On ne peut plus rien changer, les dés sont jetés et les paris sont fermés. Ma saison a été superbe jusqu'ici, il n'y a aucune raison que ça change maintenant. Je
me sens parfaitement en contrôle de la situation. Je peux facilement visualiser
cette course car je l’ai déjà fait et dans les mêmes conditions.
La clé sera de
faire ma course, respecter la difficulté de
l’épreuve, éviter d’être émotif en roulant ou courant à des vitesses
impossibles qui me feront craquer pour de bon plus tard.
L’émotion conduit à
la haine, la haine conduit à la souffrance, la souffrance conduit au côté
obscur.
Que la force soit
avec moi.
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