Pardonnez moi?!
Comme
on le constate souvent, le monde du cyclisme a la mémoire très courte. Nous
étions à environ une semaine de l’annonce du jugement en Espagne. Alberto s’en
allait vraisemblablement vers 2 ans de suspension car sa défense semblait
bidonne. Bien qu’acceptée dans le cas de d’autres sportifs, les nouvelles nous
parvenant du procès laissaient entrevoir que l’excuse de la viande contaminée
ne passerait pas cette fois-ci.
Surtout
que Contador traînait déjà une réputation douteuse bien que sans faute : ancien
jeune loup de Manolo Saiz chez Once, mentionné (et blanchi) dans l’opération Puerto, intégré en 2007 chez la douteuse formation Discovery Channel malgré
les soupçons toujours présents, un premier Tour de France gagné au travers des
dopés la même année et son arrivée chez la sulfureuse Astana en 2008, le privant
ainsi du Tour cette année-là.
Tout
le monde a droit à la présomption d’innocence et rien ne permettait de traiter
Contador de dopé avant d’entendre la décision de la fédération. C’est alors que
toute l’Espagne a semblé se lever pour sauver son champion à l’aube du
jugement. Les élus et les champions sportifs sont sortis dans les médias pour
dire combien il était bon et beau, Alberto.
Moi, dans ma chambre d’étudiant
avec mon petit blogue controversé, je voyais le lobbying qui se tramait
derrière tout ça, comme c’est souvent le cas de toute façon… Regardez Lance
Armstrong. Croyez-vous encore qu'il carburait au steak texan?
Jugement :
blanchi.
Je
n’étais pas trop fâché non plus, je ne considère toujours pas qu’Alberto
Contador est le grand coupable dans cette histoire. C’est le milieu cycliste qui l’est toujours.
Cette petite clique fermée qui pardonne aux crapules à une vitesse fulgurante, encourageant indirectement la tricherie contrôlée.
On a malheureusement vu en octobre dernier que c’est la même chose au Québec. Stigmatisé un
jour, presque excusé le lendemain. Pauvres petits coureurs.
Il
me semble que tout le monde sait que le dopage est sanctionné et interdit,
comme tout le monde sait que tuer ses enfants avec des couteaux est un acte de
folie qui mérite la pire des peines. Dans les deux cas, on a des verdicts
louches et des opinions publiques qui sous pèsent plus ou moins la gravité de la
situation.
Andy
Shleck qui pleure car il ne veux pas gagner sa première et dernière course par
étapes de cette façon. Eddy Merxck qui dit que la peine est trop sévère. Les
autres qui ont la langue de bois… La décision a pris trop de temps blablabla.
Elle
n’a pas trop pris de temps, la Fédération espagnole a protégé son joueur de franchise d’une défense stupide et le Tribunal arbitral du sport n’a pas
embarqué dans la danse en rendant la décision que n’importe quel tribunal
éclairé aurait rendu. C’est cette même cour qui, comme le sénateur Boisvenu,
est amenée au bucher depuis hier alors que toute la clique du vélo pleure le
petit Alberto qui a juste pris une petite drogue pour s’affuter, presque en disant: "pourquoi deux ans pour ça? On fait tous ça."
Il
y a cette infraction au Code criminel qui punit sévèrement ceux qui ne bouchent
pas leur trou de pêche sur glace (advenant que la police passe par là !).
Personne ne connaît cette règle et c’est pourtant criminel. Dans un cas comme
celui-là, je serais tenté de pardonner à une personne qui a commis cette
infraction parce qu’elle ne le savait pas.
C'est pas moi qui décide, c'est juste une opinion, mais
pardonner le dopage, franchement, comme si Alberto, et tous les autres avant
lui, ne savaient pas que c’était mal de faire ça.
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