L'aimant Armstrong

Depuis qu’il a annoncé son retour à la compétition, en septembre dernier, Lance est partout, les journalistes et les photographes sont fous, on parle de tout ce qui se passe dans la vie de L.A.
Lance qui s’entraîne, Lance à l’hôpital avec les enfants, Lance qui bat des professionnels deux semaines après être sorti de sa retraite, Lance qui ne mange pas (il est effectivement plus «cut» qu’en 2005 !), Lance qui boit, Lance qui dort, Lance qui fait du surf, Lance qui est plus en forme que ses nouveaux coéquipiers en entraînement, Lance qui monopolise la presse cycliste, et ça le rend heureux. Bref, Lance attire, c’est le seul cycliste qui peut vraiment se considérer comme une vedette, et il en profite, tout simplement.
Armstrong provoque, c’est pourquoi bien des gens ne voulaient pas le voir revenir. On l’associe à «l’ancienne génération de coureurs, ceux qui se dopaient». Ha oui, encore une belle occasion pour les dirigeants du cyclisme de vanter les mérites de la lutte anti-dopage et la propreté de la «nouvelle génération». Foutaise : Le peloton n’a pas ralenti, le nombre de contrôles positifs n’a pas diminué et des coureurs pris pour dopage continuent de dévoiler la réelle image du cyclisme professionnel.
Lance Armstrong est un héros des temps modernes pour les uns et le pire tricheur de l’histoire pour les autres. Il continue toutefois de se défendre : «Vous ne m’avez jamais pincé, je n’ai jamais rien pris, nanana.»
À mes yeux, même si Lance Armstrong est la piquerie ambulante que certains supposent, il n’est pas plus coupable que les autres. Il l’est même beaucoup moins, puisque contrairement à tous ces cyclistes qui ne font qu’aller vite et empocher des millions, Lance redonne à la collectivité. Il est une inspiration pour tous ces cancéreux qui font face à la mort chaque jour. En 1999, il a réinventé son sport en ne ciblant qu’une seule course dans la saison. Il a atteint son objectif grâce à une préparation digne d’une expérience scientifique. Il a dévoilé sa philosophie au monde entier en publiant 3 livres. En 2008, Lance Armstrong délaisse son confort de retraité pour courir sans salaire et faire la promotion de la lutte contre le cancer à travers le monde. Lance est narcissique, mais loin d’être égoïste.
Qu’il gagne ou qu’il perde le Tour de France m’importe peu. Il disputera le Tour d’Italie au mois de mai, chose qu’il n’a jamais fait. Mon pronostic ? Il arrivera en rose à Milan, ça ne fait aucun doute. Pour ce qui est du Tour, c’est trop tôt pour le savoir. Le Tour est trop gros, trop mythique pour être scénarisé.
Plusieurs personnes m’ont déjà confirmé qu’ils recommenceraient à écouter Le Tour de France cette année, seulement parce que Lance y sera. Pour eux, donc, rien à foutre des courses de «bicik», c’est Lance qu’on veut voir. Pourquoi ? Parce que Lance est plus gros que son sport, parce que le cyclisme, pour les Nord-Américains, c’était et ça redeviendra un one man show.
(photo: grahamwatson.com)
Commentaires
en tout cas bel article ;)
Un amateur de vélo,