Apologie de la progression

Le mois de novembre étant pour moi celui de la non-motivation, surtout cette année, il n’est pas rare que je prenne beaucoup de temps en cette période pour réfléchir à mon avenir. On s’en doute, cette année, la remise en question concernait les compétitions de vélo.

La réflexion s’est avérée efficace. Je me suis trouvé une nouvelle motivation! Ceux qui me suivent depuis mes débuts comprendront. J’explique.

Lorsque j’ai commencé les courses de vélo de montagne, à 12 ans, j’ai rapidement fait connaissance avec la souffrance, ma partenaire de vie sportive depuis maintenant 7 ans. J’ai aussi connu la victoire assez tôt. Après ma quatrième course régionale, je l’emportais devant des jeunes qui courraient depuis plusieurs années déjà. En plus, j’en étais à ma première saison chez les minimes, l’année suivante serait certainement un grand cru.

Il n’en fut rien. Aucune victoire, des râclées, plein de râclées, autant sur le circuit régional que sur le provincial, que je découvrais cette année-là. Ce n’était pas du tout le même niveau et je n’étais pas prêt. Je suis donc allé apprendre le «métier» en sport-études cyclisme. En roulant avec des gars comme Raphaël Tremblay ou Éric Boily, ça ne faisait aucun doute dans mon esprit, je deviendrais bon. Je n’ai fait qu’une seule erreur, je m’entraînais beaucoup trop, je voulais progresser trop vite. Résultat : autre saison très difficile. C’est à ma deuxième saison cadet que j’ai mieux commencer à maîtriser mon sport. Les bons résultats commençaient à arriver, mais ce n’était rien comparativement aux performances de mes coéquipiers du club Acidose Lactique, qui commençaient à prendre d’assaut les podiums des Coupes Québec alors que je perçais le top 15 sur pour les premières fois!

J’ai pris un an de plus qu’eux pour atteindre ce niveau. À ma première saison junior-expert, j’ai rarement terminé en dehors du top 5 provincial, quand tout se déroulait bien, ce qui est rare en vélo de montagne. J’ai même fait un podium à la Coupe Québec au Mont-Saint-Anne, quel beau moment. C’était bien, toute cette progression depuis mes débuts, j’en était fier, mais j’en avait «plein mon casse» du vélo de montagne.

Comme à mes débuts dans la boue, tout a déboulé très rapidement en cette deuxième saison chez les juniors. Création d’EVA-Devinci, vélos gratuits, nouveaux amis, nouveau sport, nouveau monde, un monde plus sérieux, moins jovial, à première vue. Victoire à ma première course provinciale, tout allait bien. J’ai connu un bon printemps. J’ai connu la misère à Charlevoix et au Tour de l’Abitibi. J’ai donné tout ce que j’avais aux Championnats canadiens et j’étais bien content de me classer dans les 20 premiers aux 3 épreuves et ce, à ma première expérience. J’ai vu mes coéquipiers tout rafler, c’était inspirant. J’ai eu un bon mois d’août. Bref, cette saison fut au-delà de mes attentes.

La suivante, vous l’avez vécue avec moi sur ce blogue, n’a pas été un grand cru. Comme à ma deuxième saison minime, j’ai subi des râclées, des râclées et encore! Comme mince consolation, j’ai été vice-champion québécois du contre-la-montre par équipe. Mais bon, nous étions deux «vraies» équipes au départ…

Après 7 ans à pratiquer le cyclisme avec une modeste fiche d’une douzaine de victoires et d’une cinquantaine de podiums, je constate que tous les chemins mènent à Rome. Je vois aussi que j’ai tendance à me perdre en route, mais j’ai quand même réussi à me rendre à destination durant mon parcours en vélo de montagne. J’ai délaissé ce sport que j’aimais beaucoup pour un autre que j’ai appris à aimé et qui correspondait beaucoup mieux à mes qualités physiques.

Même si je n’ai jamais été Champion du monde, ni du Canada, ni du Québec, ni même de ma même région (ben là, je cours à Montréal!), j’ai toujours vu du progrès à travers mes saisons et c’est ce qui me pousse à continuer : La progression. Petit train va loin, comme dirait l’autre.

En résumé, si je me fis à la tendance observée depuis sept ans, j’ai mis cinq années à savoir pratiquer un sport au maximum de mes capacités, à contrôler ma course parfaitement, à gérer mon effort de façon optimale. J’ai mis deux ans à comprendre le vélo de route, je crois que je passerai maintenant les deux prochaines saisons à faire du essaie et erreur, à commencer à faire quelque très bons résultats et encore beaucoup de contre-performances. En cette veille d’élection, je vous dis : si la tendance se maintient, je devrais commencer à être un coureur costaud en 2011. Est-ce que ce sera avant ou après? Peu importe, car souvent, le voyage s'avère plus intéressant que la destination.

Commentaires

Anonyme a dit…
Bien dit!
Anonyme a dit…
TRÈS INTÉRESSANT DAVID!

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