Le sport, école de la vie?

Pour les cyclistes du Saguenay, la fin mars signifie généralement la sortie des vélos sur le Boulevard Talbot, que nous parcourons aller-retour, sans cesse, jour après jour, avec joie. Pas besoin de vous dire que cette année, ce sera différent, mais bon, ce n’est pas grave. Ce n’est pas mon genre de brailler quand il fait gris, je continue tout simplement ma préparation en mode « full hivernal », qui se constitue de course à pieds, cours de spinning, sorties de raquette qui n’en finissent plus, et surtout des séances d’EPI sur le rouleau qui me font baver presque à chaque fois.

Je sors justement de l’une de ces séances et devant mon incapacité mentale à faire quelques devoirs que ce soit, je me tourne plutôt vers l’écriture pour parler de ce que tout le monde parle, soit le dérapage sportif, éthique et médiatique découlant de l’incident qui a eu lieu durant le deuxième match de la série Rempart-Saguenéens samedi soir dernier.

Tout le monde connaît les faits, je ne m’y attarderai pas.

Tout ce que je veux dire, c’est que le hockey va trop loin, depuis trop longtemps. J’ai pratiqué plusieurs sports (soccer, basket-ball, hockey, course à pieds, snowboard) et j’ai bien sûr regarder tous les autres, en rêvant, durant tout ce temps, de piloter des voitures de courses.

Dans chacune de mes pratiques et dans tous mes visionnements, j’ai souvent vu des actes violents, qui font « partie du jeu » et qui occasionne parfois des blessures. Je trouve cela tout à fait normal, c’est l’essence même du sport. Suite à ces actes (et c’est ici que je n’inclus plus le hockey dans ce que je dis), j’ai aussi vu du respect entre les adversaires : le jeu terminé au football, le plaqueur relève celui qu’il vient de clouer au sol, les basketteurs se félicitent souvent après un beau panier, etc. Dans tout sport, si un athlète en blesse un autre, il s’inquiétera de sa santé, restera auprès de lui ou du moins, il s’excusera publiquement à celui-ci…

Mais bon, semble-t-il que tout fonctionne différemment au hockey, où chaque équipe doit avoir son propre vestiaire, même au niveau mineur. Les parents crient toutes les injures du monde aux arbitres, les joueurs en font autant. Les batailles sont souvent tolérées, ce que je ne trouve pas si déplorable, du fait qu’il est difficile d’être un bon sportif sans un sacré orgueil et une certaine arrogance.

Mais au-delà des bagarres, il y a la violence, comme nous l’a récemment montré Jonathan Roy, comme tant d’autres avant lui. L’opinion publique est maintenant scindée en deux, même en trois ; il y a ceux qui trouvent que les batailles, la violence, les règlements d’éthique uniques et stupides qui régissent notre sport national sont tout à fait normaux et que rien ne doit changer, il y a les modérés qui condamnent le non-respect de certains principes fondamentaux de la loi pour l’exception même d’un jeu, et il y a ceux qui jouent les vierges offensées, qui croient que les batailles doivent quitter le hockey. Tiens, tant qu’à en parler, enlevons donc les buts et jouons à neuf joueurs, sans mises en jeu, et mettons des coussins gonflables sur l’équipement des joueurs : de cette façon, le hockey sera moins dangereux que de circuler sur un trottoir !

J’ai toujours vu le sport comme une école de la vie, plus particulièrement dans le vélo où l’on m’a appris à ne pas sauter d’étapes, à persévérer devant l’absence de bons résultats, mais aussi à prendre ma place et à ne pas hésiter à tasser l’autre pour gagner. Mais on ne m’a jamais appris à tabasser l’autre pour gagner, et je doute fort que le geste de Jonathan Roy et ceux de ses prédécesseurs fasse un jour l’objet d’un cours à l’école de la vie.

S’il-vous-plait, à ceux qui condamnent tout aux moindres faux-gestes, cessez de vouloir transformer tous les sports en défilé public programmé au quart de tour. À ceux qui ne condamnent en rien les récents événements survenu dans le hockey junior, cessez une seconde de croire que notre sport national a tous les droits, qu’il peut se permettre d’avoir ses propres règles de violence, d’agression, de non-respect de l’adversaire…

Qu’il peut se permettre de remettre en question les droits de l’Homme

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