Un autre article sur le fatbike

Photo: Clément Sollier
Ces temps-ci, tous les médias, spécialisés ou non, parlent de la popularité du fatbike.

Chaque semaine, on peut lire que «ce sport est en popularité croissante», «c'est une tendance lourde», «de nombreux centres de ski offrent plusieurs kilomètres de sentiers» ou encore «de plus en plus de manufacturiers se lancent dans ce créneau».

Mais au-delà des mots, qu'en est-il sur le terrain?

Ce week-end avait lieu la Mahikan Race à Bromont et j'ai décidé d'aller vivre l'expérience.

L'événement débutait samedi avec un fat 4 cross. Toutes les brutes de descente qui roulent normalement en vélo de montagne y ont vu une belle occasion de courser en plein hiver sur des sauts et des virages inclinés en neige.

Le parcours était semblable à celui utilisé pour le 4 cross en été, mais les gars conduisaient leur vélo d'une toute autre manière. Loin d'être une course de trajectoires et de technique sur les sauts, c'était un concours de «qui glisse le moins», «qui a la bonne pression dans ses pneus» et «qui va le plus vite dans les virages sans se casser la gueule». En gros, «qui pisse le plus loin!» comme l'explique Julien Petit, célèbre mécano de Team USA en vélo de montagne.

On a eu un très bon show. Les skieurs et planchistes étaient nombreux en bordure de piste durant les rondes éliminatoires. Vraiment, pour une première édition, chapeau.

Au bas de la pente, les habitués des sports alpins pouvaient avoir un premier contact avec les fatbikes des 6 manufacturiers sur place. Carbone, aluminium, avec ou sans suspension, pneus de 3, 4 ou 5 pouces, les variantes sont nombreuses et l'industrie semble encore chercher la combinaison la plus populaire.


L'intérêt est là. Bien sûr, on voit des jeunes qui disent «Heu check les gros pneus!», roulent 5 minutes, redonnent le vélo et retournent en ski. Mais beaucoup de gens savaient que ce démo avait lieu toute la journée et ils sont venus essayer les vélos sur le petit circuit dans le stationnement voisin.

Beaucoup de testeurs sont revenus au kiosque en ayant l'impression d'avoir découvert quelque chose d'intéressant. Ça se voyait dans leur yeux, ils venaient de se trouver un nouveau loisir d'hiver;

Les gens sont restés surpris de la légèreté de ces vélos qui paraissent si lourds. Ils sont aussi étonnés du prix abordable, du moins dans le cas de ceux offerts par Garneau. Pour la plupart des gens, le fatbike n'est pas leur seul vélo, alors chaque $ compte.

C'est justement avec le Gros Louis 5 que je m'élançais le lendemain au départ de la course de fat cross country au centre national de cyclisme de Bromont. En gros, c'était semblable à une course de vélo de montagne, sur un court circuit enneigé de 2,6 kilomètres à faire 9 fois avec une énorme quantité de virages et sauts en tout genre.

C'était la première course de la saison pour tout le monde et la première épreuve de fatbike pour bien des gens. À quoi peut-on s'attendre? Est-ce que ce sera différent du vélo de montagne ou juste une façon de prolonger la saison//// la commencer plus tôt en roulant sur la neige?

Premièrement, on nous propose un départ de type «Lemans», qui signifie que l'on cours jusqu'à nos vélos au signal du départ.

30 secondes avant le début de l'épreuve, le commissaire explique, le plus sérieusement du monde que «Le départ sera donné quand la marmotte va sortir».

Haha, pas mal comique. De quoi il jase lui?!

Et bien tout d'un coup, le favori local Christian Gauvin commence à courir vers son vélo. Faux départ? Et non, il dit «la marmotte est là!» en pointant un hurluberlu déguisé en marmotte qui roule en plein milieu de la piste. GO!!!

Départ merdique pour moi mais j'attrape mon vélo rapidement et j'accroche le groupe de tête de justesse alors que Raphaël Gagné a déjà 7 minutes d'avance après 300 mètres.

C'est parti, j'ai de bonnes jambes. Les 2 chiens qui étaient présents à toutes les courses de cyclocross cet automne sont encore là et jappent de toutes leurs forces. De vrais fans finis! Finalement, on dirait simplement que la saison 2015 se poursuit après 3 mois de pause!

J'ai finalement appris que ces chiens sont ceux d'Alexandre Vialle, champion canadien U23 de vélo de montagne et en route vers une 3e place ce dimanche. C'est toujours drôle de passer près d'eux au départ. Un défi de concentration hahaha.

Le premier tour passe et je suis un peu largué par les gars qui se battent pour la 4e place mais malgré tout, je pousse au maximum. Wow, j'ai l'impression de retomber en adolescence, durant toutes ces années de vélo de montagne. Certains de mes anciens adversaires en catégorie cadet et junior expert sont encore là aujourd'hui, mais un peu plus en avant. Ils disparaissent au loin là-bas. Bye les gars!

;( ;( ;( Entraîne-toé el gros! ;( ;( ;(

J'ai perdu de la technique au fil des ans mais je suis tout de même à l'aise et j'ai la bonne pression d'air dans les pneus. J'adore ce feeling assez différent du vélo de montagne et du cyclocross. Ces vélos sont plus lourds, plus difficile à faire avancer rapidement. On veut donc à tout prix éviter de freiner.

La neige, c'est plus glissant que la boue, la pelouse et tout le reste, alors je profite de la situation pour faire des dérapages contrôlés avec de petits coups de frein pour réaligner le vélo vers la sortie de virage. C'est la meilleure technique que j'ai trouvée pour ne pas perdre le rythme et en plus, c'est très cool comme style de conduite.

Pour ceux qui disent qu'ils ne troqueront jamais leurs skis de fond pour un fatbike, repensez-y! C'est comme comparer du repassage de chemises à du rallye automobile. Je choisis le rallye!

La lourdeur du vélo nous pousse aussi à «pomper» notre monture sur les bosses, pour servir des mouvements du corps pour faire avancer le vélo. Vraiment, dans une course d'une heure avec un tel mastodonte, il n'y a pas une watt à perdre. Je me suis concentré sur cet aspect durant les descentes au cours des derniers tours et j'ai semé mes poursuivants sans un coup de pédale de plus.

Faut croire que j'ai poussé fort dans les montées aussi puisque j'ai cassé ma chaîne à 500 mètres de la fin du dernier tour. Comme je n'ai pas de moteur dans mon vélo, moi, je cours jusqu'à la ligne, perdant une position au passage, mais pas le sourire.

Fin de course à pied lol. Photo: André Moreau
Super belle fin de semaine, maintenant je dois économiser mes $. Il me faut un fatbike!

Histoire à suivre...

Commentaires

Anonyme a dit…
Wow, quelle course, je m'y serais cru! J'pense que tu m'as convaincue, à la prochaine course, je vais aller t'encourager dans la foule! Sérieusement, très bon texte, et ca donne véritablement le gout d'essayer le Fatbike! - Natasha :)

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