Un autre Pentathlon de fou!

Qu'est-ce qui ne m'était pas encore arrivé au Pentathlon?

Et bien j'ai eu la réponse hier, sauf que cette fois je suis content de ma course. Voici le résumé, même pas exagéré en plus.

Debout à 5h30, je mange un déjeuner normal, que je prend chaque matin, 3h avant la course...

7h15: Je suis prêt!! Je vais avoir tout mon temps pour me réchauffer et me concentrer! Départ à 8h30.

7h16: Je change les vitesses de mon vélo pour voir si tout se passe bien... Pas de réponse. Le dérailleur arrière ne fonctionne plus. Je formule plein d'hypothèses concernant la source du problème et personne ne peut trouver ce qui cloche. Je passe une bonne heure à niaiser là-dessus.

Plusieurs bons samaritains ont essayé de m'aider à au moins fixer la chaîne sur le plateau de 17 dents, question de ne pas être pris sur la 23 dents et "Spinner" comme un idiot durant tout le vélo. 

Personne n'a réussi l'opération jusqu'à que P-O prenne les choses en main à 10 minutes du départ. La manette est foutue, mais au moins j'ai deux vitesses qui devraient convenir au parcours. 39x17 et 53x17.

8h25: Je suis fru de la vie, pourquoi c'est arrivé? Mon vélo allait super bien hier et j'ai passé la semaine à le contre-vérifier. Je ne comprend pas mais je me dis que ça devrait aller avec ces deux vitesses. Il reste que c'est très frustrant, avec tout l'effort et l'argent investi, de se retrouver handicapé dans la portion de la course où l'on devrait exceller.

8h30: Départ. Pas réchauffé en raison de toute cette histoire, je me fait encore tasser dans la course à pied de 150 mètres pour aller prendre mon vélo qui était très bien placé. J'embarque donc sur ma bécane environ en 30e position et je suis un peu pris dans le bouchon de la première montée.

8h35: La voie est libre maintenant. Je dépasse sans arrêt, j'ai de bonnes jambes qui me permettent de remonter tout doucement vers le devant de la course. Le fait d'avoir seulement deux vitesses ne m'importune pas du tout finalement. 

Mon plan était de rouler fort durant la première moitié du vélo, trouver un groupe et rester avec lui en "tournant les jambes" en vue de la course à pied.

8h45: Mi-chemin du vélo. Ça tombe bien, je reviens tout juste sur un groupe de gars de bike. Benoît Simard, Françis Morin, Michel Jean, Geoffroy Dusseault et Pierre Boilard. C'est parfait. On ne roule pas trop fort mais très bien. Il n'y a aucun touriste. Les gars sont de bons rouleurs mais aussi tous des habitués du Pentathlon. Ils savent que c'est loin d'être fini alors on se calme!

À partir de ce point, ne lisez pas si vous êtes en train de manger.

8h50: Je vomis brièvement à mon troisième passage dans la zone de transition en courant à côté du vélo. Mon ventre est bizarre, pourtant je suis définitivement dans une bonne journée...

9h03: Je débarque du vélo en 5e position et je commence à courir. Je me retrouve assez rapidement à un rythme d'environ 4 minutes du km et je projette d'accélérer un peu en donnant un bon effort aux 2e et 3e tours. 

Je suis à l'aise, enfin ce Pentathlon sera un succès et mon vélo brisé est derrière moi. Par contre, j'ai toujours cet étrange goût de "renvoyer" qui m'accompagne...

9h12: Début du deuxième tour, j'entre sur la Grande-allée. J'ai accéléré le rythme un peu comme prévu et ça y est, je ne peux plus me retenir. Je commence à vomir mon déjeuner en entier, couché dans le banc de neige. Eurk.

Ça m'étais déjà arrivé au Demi-ironman de Syracuse parce que j'avais mangé trop de gels. Dans les deux cas, je courrais à un rythme convenable sans être en acide lactique. Cette fois, je n'ai aucune idée de la cause, mais le gros problème demeure que dans cette situation, c'est très difficile de respirer.

9h15: Jonathan est avec moi et alors que je viens de finir ma "job", je suis frustré de ce qui vient de se passer et j'en pleure quasiment. Un autre hiver d'entraînement dans le feu. Dans cette situation, le sportif pense toujours que la fin du monde vient de lui tomber dessus. 

Jo: "Pas grave Dave, c'est juste une course Dave."

Non c'est pas juste une course, c'est une course qui coûte très cher à faire quand on est étudiant, avec tous ces sports, ces équipements et ces billets de ski de fond qui te vident un compte en banque dans le temps de le dire. Ça exige aussi un horaire du temps excessivement chargé. Il faut que je finisse. 

10 secondes plus tard, je me sens tout neuf. Comme à Syracuse, je me relève et je repars à courir. Une chance que les secours n'ont pas eu le temps d'arriver, je ne pense pas qu'on m'aurait laissé repartir aussi vite.

9h22: Je prends un gel en passant dans la zone de transition pour me remettre quelque chose dans le ventre au plus vite, sinon je vais cassé totalement, comme à Syracuse...  C'est l'expérience qui parle. J'ai repris un rythme de course acceptable, genre supérieur aux deux années précédentes, mais ça ne sera jamais aussi rapide qu'avant l'incident. 

9h30: Hop sur les skis de fond pour un 9 km qui n'a pas été facile pour personne. Bon petit vent et un parcours assez technique qui en a fait chuté plusieurs, dont moi, sans me faire mal toutefois. Faut dire que skier après le vélo et la course, ce n'est pas l'exercice d'équilibre le plus simple. 

Ce fut ma pire étape des 5. J'ai beaucoup amélioré mon ski cet hiver, mais au Pentathlon la plupart des participants ont un gros bagage de ski de fond. Une année à la fois mon homme...

10h05: On embarque sur la patinoire pour 12 tours au lieu de 18. Pourquoi? Je ne sais pas mais je suis bien content, avec le bel hiver de glace qu'on a eu à Sherbrooke, j'ai patiné pour la dernière fois le 4 février, tsé...

10h07: L'an passé, tout le monde me dépassait et je n'étais pas capable de m'accrocher à aucun groupe. ma performance ne reflétait pas celles faites en entraînement.  

Cette année je dépasse les groupes, seulement 3 gars me prennent un tour durant ces 15 minutes sur la glace. C'est confirmé, j'étais bel et bien dans une journée médiocre l'an dernier!

Le fait d'avoir 12 tours au lieu de 18 a tout changé. On commence à avoir le dos qui chauffe beaucoup après 8 à 10 tours. Ce fut donc 3-4 tours à endurer le mal de dos au lieu de 10. Toute la différence du monde, croyez-moi.

10h20: Je freine pour sortir de la patinoire et je détache mon casque comme un épais. 15 secondes de pénalité. Je le mérite hahaha.

10h21: Parti en raquette. Il ne reste plus grand chose dans le réservoir. Le circuit est plus court qu'avant.  Tout le monde est cassé, sauf ceux qui font la course en tandem et qui ont seulement une ou deux épreuves dans le corps. On n'est pas sur la même planète.

10h43: Je me fait passé par 3 gars au pied de la dernière grande côte. Sûrement encore des tandems... Ben non! Des solos! La course n'est pas finie!! J'accélère donc à fond pour les suivre mais je suis tout simplement FENI et largué en 10 secondes.

10h45: La côte achève et je monte comme je peux. Je vois que les gars qui m'ont dépassé ralentissent et qu'ils rattrapent la première fille, qui m'a dépassé durant ma pénalité. 

Je recommence à courir à bloc mais je manque de temps et fini le dernier de la gang qui courait pour la 19e place. 23e en 2h14 exactement, 6e chez les 20-29 ans, au terme d'une journée de fou.

Bien content de ma course malgré tout. J'ai vaincu mes deux vieux démons, soit le départ en vélo ainsi que le patin de vitesse. J'ai été capable d'offrir une performance à la hauteur de la forme que j'avais, contrairement aux années d'avant. Ça c'est satisfaisant et ça commence bien la saison!

Bien sûr, il y a eu ce sombre épisode durant la course à pied mais ça fait partie du défi, j'aurais pu avoir des crampes, me péter la gueule dans un trou sur la patinoire. Tout peut arriver et rien ne sert d'en faire des excuses. Je suis juste content d'avoir pu continuer.

C'était mon dernier Pentathlon en solo avant 2 ans car je serai à l'école du Barreau l'hiver prochain. Je reviendrai donc avec l'espoir de percer le top 15 en 2014 face aux vieux loups d'endurance!! Je suis toujours parmi les plus jeunes participants et ça parait au fil des épreuves, mais à chaque année ce sera mieux pour moi.

Du côté de l'équipe Siboire-Le coureur, vous avez sûrement entendu parler de cette incroyable course  au relais par équipe, qui s'est terminée avec une grande victoire très attendue. Voici David Le Porho qui termine la raquette avec notre fameux drapeau!!


P-O et Lyne qui terminent 3e chez les hommes et les femmes et notre équipe B de relais, composée d'employés de la micro-brasserie, qui performe honorablement en prenant la 7e place, sans compter mon frère et sa gang, "les Michels", qui se classent 9e en étant 3 gars pour faire les 5 sports.

Cette grande journée fut suivie d'une grande soirée où tous nos rivaux sont venus festoyer à l'hôtel avec nous. La bonne bière a été bue, le champagne a été ouvert. Tout le monde était de bonne humeur et les gars de l'hôtel nous ont sacré dehors à 10h30 pour qu'on aille finir ça en discothèque avec toute l'énergie qu'il nous restait.

Merci à l'organisation incroyable du Pentathlon des neiges et au gens de l'équipe Siboire-Le coureur, surtout Joël St-Louis qui m'a prêté des skis de fond pour l'hiver quand j'ai cassé les miens en janvier, et à P-O, mon partenaire d'entraînement dans le grand frette du Canada.

C'est maintenant l'heure de relaxer un peu, reprendre la natation et finir mon Bac en beauté. Prochain gros défi, le marathon d'Ottawa le 28 mai. Mais plein d'autres choses d'ici-là. Restez branchés!

CIAO

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