Revue de l'année 2011



Outre le Pentathlon des neiges avec la gang du Siboire fin février, un mardi cycliste de Lachine et un demi-Ironman à Magog en juillet ainsi que le Xtrail en octobre, mon année se résume surtout aux deux projets que moi et mon frère Maxime avons fait ensemble cet été.

En guise de bilan, donc, j’ai choisi de vous présenter ce texte que j’avais écrit pour l’Obiter, le journal de la faculté de droit, en début de session, à la demande d’un collègue de classe. Je pense que ça résume bien l’année 2011. Bonne lecture !

UN ÉTÉ SUR DEUX ROUES

David Maltais est en 3e année au baccalauréat en droit. Il termine tout juste un été d’étudiant haut en couleur. Il a traversé le Canada à vélo avec son frère, en plus de compléter son premier triathlon Ironman. Il nous fait revivre ses meilleurs moments.

C’est le 25 avril dernier, dans un hiver encore bien présent, que nous avons quitté Chicoutimi en direction de Terre-Neuve. Rapidement, nous sommes entrés dans un espace spatio-temporel tout à fait différent. Chaque journée semblait être une semaine et chaque semaine, un an.

Nous avions plusieurs saisons de compétitions de vélo à notre actif, mais cette fois, c’était différent. En faisant 130 km par jour avec 50 livres de bagages, du vent, de la pluie, des problèmes mécaniques et des blessures jamais bien loin, nous avons appris à repousser nos limites d’une nouvelle manière.

Cette adversité a atteint son point culminant sur l’île de Terre-Neuve, où nous avons survécu à une semaine au point de congélation, au travers de la pluie et de la neige, pour franchir les 900km qui complétaient la portion maritime du voyage.

Après un transfert aérien vers Vancouver, une bonne semaine de repos et une visite dans la belle Colombie-Britannique, nous avons repris la route vers la maison en se dirigeant vers les hautes montagnes de cette province où les paysages majestueux n’ont d’égal que la réputation qu’on leur donne.

Ensuite, ce fut les Prairies, que nous avons attaquées à fond malgré un pépin majeur (j’ai dû acheter un nouveau vélo) et un vent de face persistant. 170 km par jour et même une journée de 300 km pour clôturer cette étape du voyage !

Vint ensuite la belle et grande Ontario, un tiers du voyage à elle seule. Elle nous faisait sentir si près et si loin à la fois. Quelques journées terribles au nord du Lac Supérieur ne nous ont fait qu’apprécier davantage la portion finale au long de la rivière des Outaouais. L’été cognait maintenant à notre porte.

Une fois au Québec, deux mois après être partis, nos amis ont dit avoir adoré lire nos textes et voir nos photos, mais ils n’ont rien vu. Une image vaut mille mots, certes, mais pour moi, un voyage vaut 10 000 images.

Cette odyssée de 8200 km en 74 jours nous en a fait voir de toutes les couleurs. Nous avons réappris la patience, la solitude et la débrouillardise en vivant parallèlement avec ce monde dans lequel nous sommes, qui va toujours un peu trop vite et dans lequel les gens veulent tout avoir facilement.

Une fois de retour au bercail, il n’y a eu aucun choc, seulement l’envie de faire des courses comme je l’ai toujours fait. Mon premier triathlon de distance Ironman (3.8 km de natation, 180 km de vélo, 42.2 km de course à pied) était attendu depuis si longtemps.

J’ai passé l’année entière à m’y préparer et toute mon adolescence à y penser. En laissant mes sacoches de voyage de côté le 8 juillet, j’ai eu seulement sept semaines pour retrouver ma forme en natation et en course à pied.

Ce sport exige que l’on s’y investisse à fond et c’est ce que j’ai fait avec beaucoup de plaisir, comme durant tout le processus qui a mené à cette épreuve.

On m’a déjà dit que le sport, c’est l’école de la vie. Personnellement, c’est là que j’ai tout appris. Comment gagner, comment perdre, comment n’avoir aucun regret dans tout ce que l’on entreprend, et surtout, terminer ce que l’on commence.

C’est avec cette attitude que j’ai plongé dans l’Ohio River, le 28 août dernier, au départ du Ironman de Louisville, au Kentucky.

Après un temps de nage satisfaisant par rapport aux efforts investis et un temps de vélo très rapide, j’ai ralenti, à bout de forces comme la plupart des gens, vers la fin du marathon pour compléter mon parcours en onze heures et cinq minutes et enfin devenir un Ironman, deux semaines après avoir célébré mes 22 ans.

En quatre mois, j’ai exploré tout mon pays, appris une seconde langue, gardé une excellente forme physique et complété l’épreuve d’endurance la plus célèbre au monde.

Ce fut le plus bel été de ma vie et, dans les deux cas, je le confirme, le voyage importait beaucoup plus que la destination.

Commentaires

Anonyme a dit…
Salut David, je suis bien heureux de voir que tu es un gars qui profite de la vie au max et ce à travers ton sport de prédilection soit le vélo... En plus tu es une personne qui a courage de mener loisirs et carrière professionnelle à de hauts niveaux. Moi j'ai 3 enfants, j'ai 47 ans et j'ai la chance de pouvoir rouler plus 10Km durant la saison, je fait les courses provinciales en m'amusant du même coup (ça fait toute la différence). Dis moi, combien de temps avez-vous pris pour faire la traversée du Canada avec ton frère? C'est vraiment le genre de chose que j'adorais faire un jour seul ou avec un ami...
je te souhaite une superbe année 2012 avec bien des défis que tu seras relever...
Cheers
Martin

Articles les plus consultés