Le retour d'Antoine Duchesne
D.M. Comment se sont déroulés les premiers mois de 2011, quels endroits as-tu choisis pour ta préparation et tes premières courses?
A.D. J'ai été a Austin, au Texas, pour la plus grande partie de ma préparation, du 2 janvier au 18 février, dans un appartement avec 2 amis de l'équipe Trek-livestrong, Nathan Brown et Gavin Mannion. J'ai ensuite quitté pour la République dominicaine pour y disputer la Vuelta indepedencia nacional fin février.
D.M. Tu as obtenu de bons résultats là-bas, du moins pour débuter la saison. As-tu l'impression que c'est mieux parti qu'en 2010?
A.D. Oui vraiment, je suis arrivé là-bas avec une bonne base en volume et un peu d'intensité dans le corps mais sans plus. Je prenais donc ce tour pour aller chercher du rythme de course. J'ai fait plusieurs top 15, je fini 25e au classement général et 6e chez les moins de 23 ans donc je suis très satisfait.
De plus, c'était ma première course à étape professionelle et elle durait plus d'une semaine. C'était un bon défi pour commencer l'année.
D.M. Outre le démantellement de l'équipe Probikepool-Kuota, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné l'année dernière pour toi?
A.D. J'ai eu beaucoup de problèmes dans ma préparation hivernale. Je n'étais jamais capable de m'entrainer, je récupérais vraiment mal, et ce jusqu'à ce que je revienne au Québec, fin mars.
J'ai ensuite fait des prise de sang et vu que mon fer était très bas, ce qui nuisait grandement à ma récupération.
Probablement que cela a été causé par le manque de repos à l'automne, ce qui a causé un surentrainement très rapidement. J'ai donc tenté de combattre ça, mais il étais un peu trop tard, car je partais déjà pour l'Europe avec l'équipe nationale. J'ai alors essayé de prendre des suppléments et autres, mais rien ne fonctionnait. Ma récupération et mes performances étaient toujours aussi mauvaises.
Pour conclure, je me brise le poignet en revenant au Québec... sauf que c'est cette chute qui m'a fait décider de prendre du repos. Ça n'a vraiment pas été une décision facile à prendre, car j'ai du faire une croix sur les championnats canadiens, mais en même temps, ça ne servait a rien de creuser ma tombe encore plus.
J'ai donc récupéré et remis ma santé en place. J'ai réussis a revenir en forme sur la fin de saison, mais il était un peu trop tard.
D.M. Tu es de retour en Europe cette année, comment ça a été jusqu'à maintenant, côté course et forme?
A.D. Je suis arrivé en Belgique le 13 mars avec l'équipe du Québec, je crois que ma forme est à son meilleur en ce moment. Je ne me suis jamais senti aussi bien. J'ai fait 5 courses jusqu'à maintenant, j'ai été victime de quelques malchances dont une crevaison et une chute dimanche dernier lorsque j'étais dans l'échappé gagnante... mais bon, ça fait partie du sport.
J'ai notamment participé au GP Warengem, qui était une très bonne préparation pour le Tour des Flandres U23, puisque nous faisions plusieurs secteurs pavés. Les meilleurs coureurs espoirs belges étaient sur place avec au-delà de 250 coureurs au départ.
Je m'en suis très bien sorti en passant chaque mont pavé dans le premier groupe. Je me suis essayé dans plusieurs échappées et finalement, je me suis fait avoir dans un des derniers secteur pavé. J'étais mal positionné et j'ai manqué les deux premiers groupes. Je suis parvenu à attaquer et revenir sur le deuxième groupe mais il était trop tard pour revenir sur la tête de course.
Je termine 23e sur 250. J'était un peu déçu car j'avais vraiment les jambes pour faire le premier groupe, mais bon les plus forts ne sont pas toujours devant. Il n'en demeure pas moins que c'était une bonne préparation pour les Flandres et que c'est très bon pour la confiance!
D.M. Justement, quelle est la suite du programme jusqu'à la fin de ton séjour en Europe?
A.D. Je suis avec l'équipe nationale pour le dernier mois et nous avons un très gros programme. Aujourd'hui nous avions une kermesse et ensuite je disputerai les courses suivantes avec des équipiers différents à chaque fois:
Tour des Flandres U23, Belgique, 12 avril : David Boily, Simon Lambert-Lemay, Hugo Houle, Rémi Pelletier-Roy et Stuart Wight.
Côte Picarde, France, 16 avril: Simon Lambert-Lemay, Rémi Pelletier-Roy, Stuart Wight, Evan Mundy et Brad Clifford.
ZLM tour, Pays-bas, 19 au 23 avril : Simon Lambert-Lemay, Rémi Pelletier-Roy, Stuart Wight, Evan Mundy et Ryan McDonald.
Giro di Toscana, Italie, 25 avril: Rémi Pelletier-Roy, Stuart Wight, Evan Mundy, Ryan McDonald et Brad Clifford.
Je disputerai aussi deux courses pros 1.2 en Belgique et en Italie et ce sera tout pour ce séjour en Europe.
D.M. Ce sera ensuite le retour au Québec, quelle est la suite du programme en 2011?
A.D. Je vais prendre un peu de repos en revenant. Ensuite, je recommence un bloc d'entrainement pour la Coupe des nations au Saguenay qui sera suivie des championnats canadiens, qui sont un très gros objectif pour moi.
Je sais pas encore si je fais le Tour de Beauce, mais pour l'instant je focus sur mon gros mois d'avril, pour lequel je suis en très bonne forme et très confiant.
D.M. Tu cours pour l'équipe Garneau cette année. Pourquoi avoir choisi ce club et quels seront vos objectifs et vos forces cette année?
Je suis allé avec Garneau car avec l'année que j'ai eu, je n'avais pas de très gros résultats, alors c'étais un peu dur de signer à un niveau encore plus haut. C'était donc la meilleure équipe pour moi
Garneau a un très bon programme et une belle organisation. Nous avons une équipe très solide cette année, par contre nous n'avons pas encore reçu notre calendrier, alors je ne sais pas ce qui est au programme. Mais je sais que nous avons beaucoup d'ambition!
D.M. Et à long terme, où te vois-tu, dans un an ou deux?
A.D. Je vais voir après cette saison, mais si ma forme continue à bien aller et ma santé aussi, mon objectif sera de signer dans une équipe continentale dès l'an prochain. Je crois qu'avec la saison que je vais faire, je pourrai attirer l'attention. Je vais avoir pris beaucoup d'expérience, fait plusieurs autres Coupe des nations ainsi que des courses UCI 2.2 et 1.2.
Je crois que je suis rendu à ce niveau dans ma jeune carrière. Passer du niveau élite au niveau continental après pour ma troisième saison chez les seniors, ce serait un bon début.
À plus long terme, c'est clair que je veux monter au plus haut niveau. Je ne verrais pas l'intérêt à faire du vélo presque à temps plein pour ne pas vouloir monter au plus haut niveau.
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