Match comparatif

J’ai jadis été un grand lecteur du guide de l’auto, qui analyse chaque année les voitures de toutes catégories. Pour couronner la meilleure voiture de chaque type, il n’était pas rare d’apercevoir, dans les premières pages, quelques matchs comparatifs entre les bolides les mieux cotés de leur classe. Les analystes du Guide de l’auto n’auraient certainement pas aimé la course sur route des Championnats canadiens dimanche dernier, alors qu’il y avait des bolides de toutes sortes dans ce match inégal qui allait sans l’ombre d’un doute se gagner à la pédale.

Le départ et son imposant peloton m’ont rappelé l’Abitibi, lorsqu’il était possible de regarder le peloton tourner le prochain virage au loin sans toutefois être dans les derniers du groupe. Les deux premiers tours furent somme toute faciles, sauf la fin du second alors qu’une légère accélération en haut de « LA » bosse du parcours a fait marcher le système turbo sans toutefois causer de dégât, outre quelques 4 cylindres éparpillés à l’arrière, sans doute.

Ce n’est qu’à la quatrième ascension que le rythme a vraiment augmenté. J’ai été distancé à ce moment, après 40 kilomètres sur 165. Le reste de ma course fut constitué de longs efforts dans la caravane pour finalement revenir dans le peloton. J’ai réussi ce coup 4 fois. La 5e a toutefois été fatale. J’ai vraiment eu une idée juste de mes capacités actuelles. En abordant la côte dans les cinq premiers, avec les costauds, j’ai terminé l’ascension lâché, littéralement. Ma tentative de retour, qui a duré deux tours, fut vaine. J’ai ensuite abandonné à six ou 7 tours de la fin, content d’avoir donné le maximum.

Le niveau était fort, certes, mais je suis tout de même déçu de ne pas être fort également. Je suppose qu’il faut laisser le temps faire les choses. J’ai au moins constaté que je suis dans ma meilleure forme à vie durant cette fin de semaine. Une progression est observable. Il n’en demeure pas moins que j’aimerais être plus fort encore, pour sentir que je mérite vraiment d’être dans une si grosse équipe. Mon équipe a d’ailleurs bien fait en récoltant deux top 10 en classe élite et deux autres en catégorie Espoir. J’ai encore une fois réalisé la puissance de mes coéquipiers, qui me donnent le goût d’aller encore plus vite à l’avenir.

Pour l’instant, je n’étais qu’un petit moteur V6 dans ce match de V12, mais j’ai l’intention d’augmenter ma cylindrée dans le futur pour un jour pouvoir faire mieux. J’ai au moins réalisé aujourd’hui que j’aimais ce type de course, que j’étais capable de grimper aussi vite sinon plus que bien des coureurs de mon âge ayant pourtant davantage de qualités physiques pour les ascensions. Mais en général, j’ai énormément de travail à faire et je m’y applique dès maintenant avec une motivation qui m’a même fait changer d’idée quant à mon retour au Saguenay. En effet, je n’y retournerai qu’après le Ottawa Bicycle Club Grand Prix, où l’équipe voudra bien faire dans un parcours sélectif, un peu à l’image de celui d’aujourd’hui. Ensuite, ce sera les Championnats canadiens de vélo de montagne, où je retournerai à vieilles amoures et où je tenterai cette fois-ci de terminer la course, ce qui sera encore une fois difficile, car il y aura de grosses pointures sur place.

Advienne que pourra, si je suis dans le rouge durant deux heures et que je ne termine pas dernier, je serai satisfait…

Commentaires

Articles les plus consultés