Les paroles au-delà des gestes

Je me suis couché dimanche soir avec un solide mal de tête. Ça ne faisait aucun doute, j’avais vraiment vidé le réservoir durant ce Grand-Prix de Sainte-Martine. J’avais assez d’endurance, ce qui explique d’ailleurs mon bon résultat à l’arrivée. Je n’ai cependant pas fait beaucoup d’intensité de courte durée cette année, me disant que j’en ferais suffisamment dans les courses. Petite erreur donc. C’est maintenant l’heure de corriger la situation. Quoi de mieux donc, de me retrouver au camp de détection de talent de l’équipe du Québec pour les jeux du Canada de 2009, où nous allions justement travailler la vitesse.

Moi, Stéphane et Antoine, mon cher copain qui cours chez les juniors, sommes arrivés après la course dimanche. Il y avait beaucoup de jeunes sur place, car ceux de mon âge étaient généralement absents en raison de la fin de session au Cégep. Un gros merci à tous mes profs ! J’étais donc l’un des plus vieux sur place. Ce qui est totalement aux antipodes de ce qui se passe dans mon équipe, où je suis le plus jeune !

Le mauvais temps a limité le temps d’entraînement à l’extérieur, même si, finalement, nous avons réussi à faire du travail de qualité tout au long des trois jours, malgré le froid, le vent, la pluie, la grêle et la neige. Mais ces entraînements, j’aurais pu les faire chez moi. Je suis plutôt venu à ce camp en tant qu’entraîneur  de…Moi-même. Mon ex-entraîneur Jude Dufour m’a inculqué au fil des ans plusieurs principes d’entraînement que j’applique maintenant moi-même. Avec l’entraîneur de l’équipe du Québec, Éric Van Den Eynde, qui était sur place, j’ai vu que ce que j’ai appris durant toutes ces années n’était pas de la foutaise, et même que c’était plus important que je ne le croyais. Par ailleurs, j'ai bien aimé l'attitude du coach, qui a plus de 25 ans d'expérience comme entraîneur. Ça ne fait aucun doute, il faut vraiment croire au cyclisme québécois pour sortir en moto dans la grêle durant 1h30 pour entraîner des jeunes qui n'ont pas tous le potentiel d'un futur pro. Pas de préjugés ici, on est là pour apprendre.

Tout au long du camp, Éric a fait trois conférences très motivantes et pertinentes qui m’ont certainement sauvé trois ans d’apprentissage en l’espace de trois jours. Outre les discours sur les entraînements en intensité, Éric a aussi beaucoup insisté sur la vision à long terme du cyclisme, sur la gestion des périodes difficiles, sur la continuité des études en attendant une maturation physique totale, qui est de toute façon assez tardive dans ce sport « d’adultes ».

Je reviens donc gonflé à bloc de ce camp où, en plus de m’entraîner à l’aide de l’écoute, j’ai pu me concentrer sur mon entraînement pour quelque temps et oublier l’école, qui se fait très envahissante ces temps-ci. J’y retourne d’ailleurs demain et j’irai avec le sourire. Après tout, il ne me reste plus que sept jours !

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