Les belles années juniors


Je me suis demandé si une auto-biographie était un bon "sujet d'automne" pour mon blogue... Mes amis m'ont rassuré en me disant que c'était super de pouvoir vivre et, pour eux parfois, revivre les dernières saisons.

On en arrive au point le plus positif de ma carrière cycliste. J'arrive donc au printemps 2006 avec 5 livres de plus qu'en août dernier. Prise de poids modeste par rapport aux années passées :D

Il faut savoir que j'ai toujours eu une relation très harmonieuses avec le sucre, ce qui ne m'aide pas depuis mes premiers coups de pédales, disons! 

J'ai aussi coupé sur l'entraînement. Non seulement le nombre d'heures a un peu diminué, mais la qualité de celles-ci a été amélioré.

Pas beaucoup de temps pour rouler ce printemps. Je fais le minimum. Fin du secondaire 5, dernières semaines du cours de sauveteur national en piscine. Nous sommes en avril. 

La diminution de la charge d'entraînement me laisse sur mon appetit, je veux courir sur route avec mon nouveau Giant TCR alloy monté Ultegra (nice!) avant que ma cinquième saison de vélo de montagne ne commence.
Comme par enchantement, le cours de sauveteur est annulé le jour de la course de Pont-rouge. Je pars avec les voisins Boivin et hop me voilà à ma 4e course de route à vie, première expérience chez les juniors. J'ai le goût de vomir tellement c'est stressant :D

Comme chaque année à Pont-rouge, il pleut, fait frette et le fumier décolle de la route au passage du peloton... direct dans la bouche.

Je me sens bien dans la course. J'attaque parfois, vais nul part. L'échappée de deux coureurs va au bout et dans un élan de folie meurtière, je réussit à me placer pour le sprint dans la bosse et je termine 3e du peloton, 5e donc.

Wow, au-delà de mes espérances disons, je fais 30 piaces. Première fois que le vélo est payant! Deuxième top 10 provincial, c'est pas encore arrivé en montagne... j'ai pas encore compris.

Je rate Bellefeuille et Brossard, trop occupé à devenir un sauveteur qui ne travaillera quasiment jamais dans une piscine finalement.

Me voilà à Bromont, Coupe Canada junior-expert. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'essayer la technique des "intervalles dans le bois" suggérée par Jude à l'automne. Je termine avant dernier...

Les sentiers du boisé panoramique finissent par sécher et voilà que je commence l'intensité dans la bouette.

Les résultats se font sentir dans les régionales qui suivent, sauf que mon vélo est mort... mes parents m'en achète un nouveau, identique, mais modèle 2006. Là je suis gâté!

La pauvre bécane subi son baptème de bouette (pour ne pas dire mmmaarde) à la Coupe Canada de Baie-Saint-Paul. Je roule dans le top 10 pour la première fois, la forme est très bonne, je passe bien les sections techniques, mais c'était devenu une course de pousse-vélo. Je fini loin, épuisé.

Je commence à être convaincu que je suis fort même si aucun résultat ne le laisse croire, tout cela en raison de malchances multiples.

S'en suivi un bon mois de juin qui s'est concrétisé par la course de ma vie au Mont-Saint-Anne, cette montagne que je maudissais tant par le passé.

Au terme d'une Coupe Québec épique, je termine 3e en perdant le sprint pour la 2e position. Enfin, mon 1er top 10 provincial, 5 ans plus tard, et j'entre par la grande porte, sur le podium direct!

J'étais bien content mais... j'ai réalisé que cette course, je l'avais parfaitement géré, c'était pour moi le mieux que je pouvais faire, et je terminais troisième...

Autrement dit, je sentais que j'étais à l'apogée, que mon chemin en vélo de montagne n'irait pas plus loin. Avec le recul, je trouve ça un peu cave comme pensée, mais c'est ce qui me trottait dans la tête à ce moment.

Les Coupes Québec qui ont suivi renforçirent ce sentiment. 4e et 5e aux deux manches à Saint-Félicien et je termine aussi au pied du podium au Massif du sud. Une victoire au 90 kilomètres du Tour du Mont-Valin. C'en était fait de 2006. 

Et c'était clair pour 2007.

Je m'en allais sur route au niveau provincial, mon but était de trouver une équipe pour le Tour de l'Abitibi. Participer à cette course était devenu important dans ma tête. 

Plus ultimement encore, je rêvais de faire ma place dans des équipes élites au Québec comme Volkswagen (qui selon de fortes rumeurs, fermera officiellement ses portes cet automne), Garneau-Optik ou encore Gypco-Télé-Annonce.

Ce beau Giant que je m'étais payé au printemps, c'est le genre de vélo que je voulais depuis l'âge de 12 ans. Tout était donc en place pour finalement passer du "côté obscur", comme disaient les gens de montagne!!

L'automne et la rentrée au Cégep avaient lieu au même moment. Je venais de m'embarquer dans une autre galère, une technique collégiale en journalisme. 

C'était reparti pour 3 ans de route pour aller à l'école à Jonquière, mais j'avais décidé de tenter ma chance dans les médias, ce domaine qui me fascinait depuis le jour où je voyais les jeeps de TVA descendre le Mont-Sainte-Claire, en haut duquel était situé la station de télé régionale et dans lequel j'ai fait des intervalles de côte durant plusieurs années.

Tout a pris une allure d'histoire de Cendrillon par la suite. Comme tout lecteur de veloptimum, je voyais bien que l'équipe Eva-Devinci était en train de se former au Saguenay. Mon voisin Luc Boivin, père de Fred, était l'un sinon le premier initiateur du projet. 

M'ayant amené deux années de suite à Pont-Rouge pour courir avec son fils et connaissant mon intention de finalement écouter son conseil et courir sur route (!), il poussa en faveur de ma candidature. 

Dès novembre, on m'a assuré ma place dans la formation junior pour épauler les coureurs rapatriés Stéphane Cossette et Simon Gagnon-Brassard pour la saison 2007.

C'est sa femme Johanne qui me l'a annoncé alors que j'exerçais mon fantastique travail d'emballeur à L'épicerie Corneau&Cantin. Sûrement un des plus beau moment de ma vie. Je n'ai pas crié comme une folle qui vient de se faire choisir à Star Académie, mais disons que j'avais hâte de finir mon chiffre!

C'était le début de la grande aventure. Vélos, vêtements, voyages gratuits et tout et tout. Je capotais ben raide. J'étais parti de rien et on me donnait maintenant la chance plus que rêvée de pouvoir réussir dans ce sport que j'aimais tant.

J'ai poursuivi avec Jude pour ma préparation hivernale. Tout a bien été. Je suis arrivé au printemps. J'ai réalisé que même si j'avais une occasion unique de devenir un bon coureur sur route, que j'étais bien entouré (surtout avec l'ajout de dernière minute de Guillaume Boivin), j'avais quand même tout à apprendre. 

Je me suis mis beaucoup de pression pour bien marcher en début de saison, pour voir comment ça se passe avec les meilleurs.

Dès mes débuts, j'ai tout de suite eu confiance en mes moyens, je savais depuis longtemps que j'avais moins de difficultés à aller vite sur l'asphalte que dans les bois!

La première course à Pont-Rouge était la seule du calendrier que j'avais déjà fait, aucun plan établi dans l'équipe : C'était un warm-up. J'ai beaucoup souffert, j'étais semi-prêt disons. 

Mais l'arrivée au sprint m'a crinqué, j'ai tassé tout le monde et j'ai fait ce que j'avais regretté de ne pas avoir osé l'année d'avant, devancer le sprint de quelques instants au bas de la bosse.

J'ai gagné... je vous laisse imaginer le reste. J'étais maintenant prêt pour un bon printemps à aider mes 3 coéquipiers pour qui je devais travailler. 

Nous avons connu un excellent mois de mai et juin. J'ai connu les contre-la-montre, y faisant une progression remarquable très rapidement.

J'ai mangé ma première volée au routier de Charlevoix. Le mois de juillet arriva et je fut complétement choyé de vivre de vraies courses, les championnats canadiens mais surtout le Tour de L'Abitibi, course que j'ai trouvé difficile, contrairement à tout cycliste québécois qui dit que c'est une formalité que de terminer ce tour. Disons que j'étais loin d'être prêt pour la Beauce! (et que je le suis encore...)

Durant ce mois de juillet, j'ai compris le potentiel de mes coéquipiers Guillaume et Stéphane, j'ai vu pourquoi j'avais bien fait de parfois mettre mes aspirations personnels de côté pour les aider plus tôt en saison.

Il n'en demeure pas moins qu'en juillet, je n'ai été d'aucune aide pour eux, j'ai seulement admiré, avec mon inexpérience, comment ces gars savaient gagner et j'étais très fier d'être leur modeste équipier.

Après ce fut août, le retour à l'école, les 18 ans alcoolisés, un road-trip en Gaspésie et une concentration plus ou moins grande pour le vélo. 

Reste que j'en ai tiré un autre podium provincial au contre-la-montre du Grand-prix de Sainte-Marie de Beauce. Toute une progression pour moi, qui avait terminé 21e au grand prix de Granby!

Le vélo de montagne m'a tout de même manqué durant cette saison. J'ai fait 3 Coupes Québec et je n'avais quasiment rien perdu: 4e à Saint-félicien, 6e au Mont-Saint-Anne et 8e au classement général du raid des Monts-Valins (1er junior).

C'était ensuite l'automne, les cyclocross illégaux au Saguenay (sans tirer de brioches dans mon cas) mais surtout l'accumulation de kilométrage pour le passage en catégorie senior.

Mais tout ça, c'est une autre histoire et je ne l'écrirai pas, puisqu'elle je le fais depuis deux ans déjà.

Commentaires

Anonyme a dit…
haha ! le fameux podium de Ste-Anne :P!

Marco

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